La filière laitière, secteur vital de l’économie nationale, est désormais sous le joug des aléas climatiques. Les vaches, jadis prospères, sont devenues peu productives. La baisse drastique des précipitations durant des années a entraîné une diminution significative du fourrage, réduisant ainsi la production de lait à des niveaux historiquement bas.
La filière laitière en Tunisie traverse une période difficile. La production du lait a remarquablement diminué, plaçant les éleveurs dans une situation financière délicate.
Ces dernières semaines, les Tunisiens se trouvent de nouveau face à une pénurie du lait, produit de base qui se fait de plus en plus rare dans les rayons des grandes surfaces comme chez les épiciers.
Cette pénurie est le résultat d’une crise devenue cyclique en Tunisie. Aux dires du conseiller économique du président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Fethi Ben Khelifa, «la pénurie de lait actuelle est due à la baisse de la production des vaches laitières».
Selon les données fournies, la Tunisie dispose d’une réserve stratégique de 17 millions de litres en plus de la production quotidienne qui, chaque année, diminue durant cette période. Cette réserve ne suffit pas pour satisfaire les besoins croissants des citoyens. Rappelons que les coûts de production ont grimpé en raison de l’augmentation des prix des intrants, particulièrement les fourrages. La filière laitière représente actuellement 3% du PIB agricole. La réduction de la production a déjà entraîné une perte estimée à 50 millions de dinars tunisiens pour l’économie. Dans ce contexte, les producteurs subissent des pertes importantes, estimées à environ 700 millimes par litre de lait produit. Du côté des collecteurs et des industriels, les marges bénéficiaires ont diminué d’environ 30%. Pour restaurer l’équilibre financier des producteurs, une révision des politiques de prix s’avère indispensable. Les professionnels du secteur ont proposé une augmentation d’au moins 500 millimes par litre de lait. Parallèlement, des efforts devraient être déployés pour faciliter l’importation de fourrages à des prix compétitifs. Selon le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Karim Daoud, «la prochaine période de basse lactation ne devrait pas susciter d’inquiétude, car tout déficit pourrait être comblé par l’importation. La production laitière dépend du nombre de vaches, de la productivité de la filière, et du travail des éleveurs. Le cheptel actuel compte environ 160.000 têtes, contre 200.000 à 250.000 têtes il y a trois à quatre ans. Cette baisse est principalement due à la sécheresse et à la hausse des prix des fourrages, en particulier ceux importés. Pendant ce temps, le prix de vente du lait reste fixé, tandis que le coût de la viande rouge continue de grimper».